Citation :
une typo est une faute d'orthographe sans aucun sens phonétique, d'après le Petit Tatanka illustré.
Oula non, selon le Petit Tatanka illustré ça donnerait plutôt ça :
Au sens strict, la coquille ou typo trouve son origine dans la composition au plomb, où il s'agit d'une erreur lors de l'opération appelée distribution consistant à remettre les caractères dans leurs cassetins lorsqu'une impression est terminée. Ainsi, lors d'une nouvelle composition, le typographe prendra dans un cassetin un caractère qui ne devrait pas s'y trouver. Il peut s'agir d'une lettre à la place d'une autre, provenant d'un cassetin voisin, ou de la même lettre mais appartenant à une autre fonte (par exemple un « a » italique à la place d’un « a » romain).
En ce sens, le mot « coquille » désigne non seulement l'erreur et son résultat à l'impression, mais aussi le caractère en plomb mal rangé :
« On sent quelquefois à l’épaisseur de la lettre si on lève une coquille : alors on la met dans son cassetin, et on en prend une bonne. »
— Marcelin Aimé Brun, Manuel pratique et abrégé de la typographie française, Bruxelles, Lejeune Fils, 1826, 2e éd. (lire en ligne), p. 44
Dans ce sens précis, la coquille n'existe plus aujourd'hui, ou très peu, vu la disparition quasi généralisée de la composition en plomb. Le mot continue toutefois d'être utilisé pour les nouvelles méthodes de composition utilisant un clavier (machine à composer puis photocomposition), et s'est ensuite étendu de l'imprimerie à la dactylographie et à l'informatique : on peut en effet appeler « coquille » une faute de frappe où l’on appuie sur une touche voisine de la touche voulue, le résultat étant une lettre à la place d’une autre.
Le mot s’est aussi généralisé à toute faute typographique, que ce soit par omission (bourdon), par addition, par interversion (mastic).
Exemples de coquilles
Un journal, donnant des nouvelles de Jérôme Bonaparte, qui était mourant, annonça une amélioration de son état. Le lendemain, on ajouta : « Le vieux persiste. » Dans la casse française, les caractères « m » et « v » se trouvent dans des cassetins voisins.
Le 2 mars 2005, lors d'une audition à la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, la représentante Ellen Tauscher (en) a utilisé Sedan comme un exemple d'essai nucléaire ayant produit une quantité considérable de retombées radioactives. Cependant, dans le compte-rendu de l'audition, le mot Sedan a été transcrit par erreur en Sudan, ce qui a provoqué un incident diplomatique avec le Soudan, dont le nom s'écrit Sudan en anglais.
Origines de l'expression
Le terme apparaît dès la fin du xvie siècle : à cette époque, les imprimeurs lyonnais s'appelaient eux-mêmes « Suppôts du Seigneur de la Coquille ».
Le terme apparaît ensuite en 1723, dans La Science pratique de l'imprimerie, de Fertel :
c'est-à-dire, en français moderne :
« c'est pourquoi si un Compositeur ne sait bien l'Orthographe, il est sujet à faire quantité de coquilles.
a Ce mot signifie jeter les Lettres dans une place pour un autre. »
Plusieurs légendes circulent sur l'origine du mot « coquille » en typographie.
Coquille Saint-Jacques
La coquille Saint-Jacques, symbole des pèlerins de Saint-Jacques, était l'emblème de nombreux imprimeurs et les références au pèlerinage abondent dans le jargon des typographes (« aller à Saint-Jacques », « aller en Galilée », « bourdon », etc.). On a pu y voir un symbole de rachat, de purification, donc de correction après une faute. En même temps, le mauvais côté des coureurs de routes, qui avait fait nommer « coquillards » des gens promis au gibet, suggérait directement la faute.
Omission du « q »
Selon une autre de ces légendes, la coquille tiendrait son nom de l'omission de la lettre « q » dans le mot « coquille », prenant alors la forme cocasse « couille ».
André Gide rapporta ainsi cette anecdote dans son Journal, à la date du 15 décembre 1937 :
« On raconte que Rosny, exaspéré par les erreurs typographiques que les protes faisaient ou laissaient passer, écrivit un article vengeur intitulé « Mes coquilles ». Quand Rosny le lendemain ouvrit le journal, il lut avec stupeur, en gros caractères, cet étrange titre : « MES COUILLES ». Un prote, négligent ou malicieux, avait laissé tomber le q… »
Il l'avait déjà racontée dans une lettre à Jean Cocteau du 18 janvier 1931.
Le sujet inspira aussi Boris Vian, qui énonça le problème en ces termes, dans une lettre du 8 haha 82 (13 octobre 1954) adressée au collège de 'Pataphysique:
« Axiome : Retirez le Q de la coquille : vous avez la couille, et ceci constitue précisément une coquille. »
Enfin, Pierre Desproges s'en amusa le 11 juin 1986, dans l'une de ses Chroniques de la haine ordinaire, intitulée « Coquilles » :
« Le 19 avril 1911, dans un article du Journal officiel de la République concernant les nouvelles réglementations en vigueur dans le commerce des œufs de poule, il était stipulé que quel que soit leur calibre, les couilles devaient être propres et exemptes de duvet au moment d'être exposées à l'étalage. Vous aurez compris que la lettre « q » du mot « coquille » avait disparu au moment de l'impression du journal. »
Cependant, la disparition de la lettre « q » ne constitue pas une coquille au sens originel, mais un bourdon. Quoi qu'il en soit, « couille » aussi bien que « coquille » sont restés pour parler d'une bourde, d'une erreur, même si le second est considéré comme plus convenable.
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